Le Canard Enchaîné s’est penché dans son édition de ce mercredi sur l’affaire des notes de frais du maire d’Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques), Hervé Lucbéreilh. Une affaire révélée en avril dernier par le blogueur Joël Adam, et dont s’est déjà saisie l’opposition municipale. Bernard Uthurry a notamment envoyé un courrier au président de la Chambre régionale des comptes, ainsi qu’au préfet, comprenant « un dossier avec une série de pièces, toutes issues de la comptabilité publique et des factures consultables en mairie », afin qu’un contrôle budgétaire soit établi.
Le Canard rappelle que les notes de frais suspectes de l’édile font notamment apparaître des déplacements le même jour à plusieurs endroits à la fois. Le 16 février 2016 par exemple, il effectue l’aller-retour Oloron-Bayonne (104 km) en voiture tout en se rendant également à Tours (1.158 km). Le 30 mai, il prend l’avion à Pau pour Paris avec un billet retour daté du 5 juin, et roule également vers la capitale le 2 juin (alors qu’il est déjà censé y être) au volant de son véhicule personnel.
« Certains confondent frais privés et argent public »
Ce n’est pas tout. Sur le site Oloronblog qui a révélé l’affaire, on peut lire que le 12 mai, le maire s’était déjà rendu à Paris pour signer la convention de territoire à énergie positive pour la croissance verte. Déplacement qu’il effectue en avion avec sa collaboratrice, et pour lequel la municipalité rembourse 1.137,40 euros. Mais le même jour, le maire se fait rembourser 89,60 euros pour un déplacement Oloron-Saint-Gaudens, qu’il a effectué avec sa voiture personnelle.
Pour l’opposition, certains élus de la majorité « confondent frais privés et argent public. » Hervé Lucbéreilh, en retraite depuis le mois de mars, n’a pas souhaité répondre aux questions de l’hebdomadaire. Mais en avril dans Sud Ouest, il expliquait qu’il se « battrait pour défendre son honneur », indiquant que sa probité, « après trente ans de vie politique, n’a jamais été mise en cause ».