- Depuis lundi, des bornes de gel hydroalcoolique ont été installées dans l’espace public à Lyon et Villeurbanne.
- Ce distributeur innovant a été conçu près de Lyon dès le début de la crise par une entreprise familiale.
- Depuis quelques jours, ses carnets de commandes se remplissent, de nombreuses collectivités, lieux publics ou entreprises souhaitant s’équiper de la borne désinfectante sans contact.
Il suffit de quelques secondes pour que la borne repère les mains et délivre une dose de gel hydroalcoolique, sans aucun contact nécessaire avec la machine. Depuis lundi, Miss Clean, un distributeur urbain de gel hydroalcoolique destiné au public, a commencé à fleurir sur plusieurs places et dans plusieurs rues très fréquentées de Lyon et de Villeurbanne dans le cadre d’une expérimentation menée par la métropole.
Cette borne a été imaginée et conçue en quelques semaines par La Barrière Automatique (LBA) située à Limonest, près de Lyon. Cette entreprise familiale de 130 salariés a su rebondir dès le début de la crise sanitaire et s’est lancée dans une nouvelle activité pour résister à la baisse de ses commandes habituelles. « Notre activité de base est de protéger les gens. Nous créons notamment des barrières, des tourniquets. Très tôt, lorsque la crise est apparue, il nous a semblé évident qu’il nous fallait aussi protéger sur le plan sanitaire », souligne Hélène Lorenzi-Hardouin, directrice générale adjointe chez LBA.
Nos articles sur le coronavirus
Un système breveté
Les salariés de l’entreprise se sont alors impliqués dans la fabrication de cette borne innovante, dont le modèle, unique en son genre selon ses concepteurs, a été breveté. Miss Clean a plusieurs avantages qui ont convaincu la métropole de Lyon d’être la première à se lancer dans l’expérience. Le distributeur, qui peut être alimenté de manière solaire, électrique ou avec batterie, s’installe à l’extérieur comme à l’intérieur en quinze minutes seulement, sans gros travaux sur la voie publique.
Chaque borne peut fournir entre 10.000 et 15.000 doses avant de devoir être rechargée et bénéficie d’un système anti-vandalisme et anti-abus. « Ce système a été imaginé pour éviter que des passants ne viennent essayer de remplir des bouteilles de gel hydroalcoolique », ajoute la directrice adjointe. Les capteurs infrarouges installés sur la machine ne déclenchent une dose de désinfectant qu’une fois les mains détectées.
Bientôt partout en France ?
Pour l’heure, une vingtaine de distributeurs ont été installés cette semaine à Lyon et Villeurbanne pour une expérimentation d’une durée de trois mois. Mais d’autres sites de l’agglomération pourraient rapidement être équipés de bornes, plusieurs communes ayant déjà fait part de leur souhait d’en bénéficier. « Nous avons environ 700 commandes et précommandes en France et à l’International », ajoute Grégoire Harhoura, président de l’entreprise, fondée par son père. Des collectivités, des aéroports mais aussi des entreprises privées des quatre coins du pays mais aussi de Madrid, Moscou ou Mexico veulent installer des distributeurs pour protéger le public, leurs clients ou leurs salariés.
Au-delà de la crise actuelle, la machine, vendue entre 3.000 et 5.000 euros selon les options et qui devrait être proposée en leasing, semble avoir de longs jours devant elle. « Avant, il y avait des fontaines dans les rues pour boire et se laver les mains. Il n’en reste plus beaucoup. Se désinfecter les mains dans la rue va peut-être devenir un nouveau geste d’hygiène », ajoute la responsable.
Si tel n’était pas le cas, l’entreprise a déjà prévu un autre usage à son distributeur, conçu de manière réversible. Il peut être transformé en borne énergie, à utiliser sur les marchés par exemple pour alimenter les camions ou stands des commerçants.