La transmission est au cœur de ces relations intergénérationnelles. — Canva

FAMILLE

Noël : « J’ai de l’amour à donner »... Ils sont devenus grands-parents d’adoption

Delphine Bancaud

Des associations permettent à des seniors de devenir des grands-parents de cœur et à des enfants d’avoir d’autres référents que leurs proches

  • Plusieurs associations mettent en relation des enfants avec des grands-parents d’adoption.
  • Un moyen de rompre la solitude de certains seniors et aux enfants d’agrandir leur famille. Des liens qui sont particulièrement précieux en cette période de fêtes de fin d’année.
  • Gisèle raconte la relation qu’elle a tissée avec Lisa, 3 ans, grâce à l’association Manou Partage.

Les fêtes de fin d'année peuvent vite tourner à la déprime pour celles et ceux qui se sentent seuls. Parce que leur famille habite loin et ne peut les rejoindre pour Noël, ou que leur premier cercle est très restreint. Pour lutter contre cette solitude, plusieurs associations, comme Manou Partages, Grands-Parrains et Parrains Par Mille mettent en relation des enfants avec des grands-parents de cœur.

« Les seniors qui nous sollicitent n’ont parfois pas de petits-enfants, ou ces derniers ont grandi et ils ne les voient plus beaucoup. Ils ont envie de partager de bons moments, de transmettre des valeurs ou de donner du sens à leur retraite », explique Sophie Charteau, fondatrice de Manou Partages, créée à Nantes en 2013. Son association peut se targuer d’avoir mis en lien 97 familles avec un senior en Loire-Atlantique. Après les confinements, les demandes ont même afflué de toute la France.

« Je n’ai pas beaucoup d’argent, mais de l’amour à donner »

Gisèle s’est lancée dans l’aventure il y a un an. Elle était pourtant déjà grand-mère de 8 petits-enfants : « J’aime les enfants et j’avais envie de leur transmettre modestement mes connaissances, ma culture. Je n’ai pas beaucoup d’argent, mais j’ai de l’amour à donner », témoigne-t-elle. Sécurité oblige, l’association a d’abord vérifié que Gisèle n’avait pas de casier judiciaire. « On demande aussi aux grands-parents de cœur et aux familles d’écrire leur projet pour former des tandems compatibles. Ensuite, on met en lien les parents avec les grands-parents de cœur pour qu’une relation de confiance se tisse. Et si tout se passe bien, l’enfant fait la connaissance de son papi ou de sa mamie d’adoption », décrit Sophie Charteau.

Gisèle a ainsi appris à connaître la mère de Lisa, 3 ans, pendant plusieurs mois, avant de découvrir enfin sa petite-fille de cœur. « Quand je l’ai rencontrée, elle m’a souri et a tout de suite été à l’aise », raconte-t-elle. Depuis, la grand-mère d’adoption voit sa petite Lisa deux fois par mois en moyenne. Sans compter tous les coups de fil qu’elles s’échangent ! « Quand on se voit, on lit, on joue à cache-cache, on fait une balade au jardin ou à la médiathèque. Et quand on se sépare, la petite pleure », raconte Gisèle. L’association Manou Partages propose aussi des activités aux grands-parents de cœur pour leur permettre d’échanger leurs expériences.

« Je veux voir grandir Lisa »

« Et généralement, la famille de cœur se retrouve à Noël », constate Sophie Charteau. Gisèle, elle, a déjà acheté des cadeaux pour la petite : une poupée et un livre. Des attentions qui pourraient rendre jaloux les petits-enfants de Gisèle, mais il n’en est rien : « Ils connaissent Lisa et l’adorent », confie la mamie. Quant à elle, pas besoin d’être gâtée par sa petite-fille de cœur : « Elle m’apporte déjà tant de bonheur. Tout ce qu’on partage est très précieux. » La mamie a aussi tissé une jolie relation avec la maman de Lisa, avec laquelle elle échange de bons petits plats.

Et pas question que leurs relations soient éphémères. « Je veux voir grandir Lisa. J’aimerais bien voyager avec elle au Gabon, mon pays d’origine », rêve-t-elle.

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